Marianne Homier
Pendant ces trois journées, j'ai eu du plaisir,
profité de la nature... et fait des mathématiques!
Mes principales réflexions vont donc, pour le moment, dans le sens de l'opérationnalisation de l'enseignement-apprentissage des mathématiques à l'extérieur. N'avons-nous pas forcé un peu ces mathématiques à s'inviter dans notre "classe-verte"? (Ça me semble normal, dans le contexte d'un groupe de travail sur l'enseignement-apprentissage des mathématiques!) Est-ce que ces maths vont s'inviter aussi "naturellement" pour des élèves ou des personnes enseignantes? Comment les personnes enseignantes pourraient apporter la classe de maths dehors, concrètement? S'agit-il de sortir faire la même chose qu'on ferait à l'intérieur? De laisse entièrement émerger les maths de l'environnement?
Pour moi, une des pistes pour cette opérationnalisation se trouve à mi-chemin entre ces deux idées. En effet, il me semble plus ou moins réaliste de penser que les mathématiques vont émerger tout naturellement; mais il me semble plus ou moins pertinent de simplement sortir les cahiers d'apprentissage dehors... Je dirais alors que l'idée est de saisir les occasions de faire des mathématiques à l'extérieur (tout en acceptant que ces occasions ne se présenteront pas toujours de manière spontanée). Aiguiser nos sens, à la recherche des mathématiques : voir des motifs, des répétitions, des textures dans les feuilles, l'écorce, l'eau; ressentir des pentes, des angles, des distances, des températures; représenter des choses invisibles, comme les sons entendus ou le temps qui passe; imaginer l'infiniment grand ou l'infiniment petit.
Voir le monde, comprendre le monde, penser le monde,
représenter le monde... dans le monde!
Les avantages de sortir les maths de la classe me semblent multiples : allant du bienêtre du corps et de l'esprit (respirer l'extérieur, ralentir le rythme, sentir le vent sur sa peau) à une réflexion ancrée dans le caractère imbriqué des mathématiques et de la nature, depuis aussi longtemps que les mathématiques existent, en passant par le plaisir pour plusieurs élèves (et personnes enseignantes) de faire des maths "autrement" (laisser un peu de côté le papier/crayons et la recherche de la bonne réponse).
Je vous laisse sur une image prise hier, du "sommet" du Mont-St-Hilaire. En regardant à mes pieds, je me suis demandé : À quelle hauteur je me trouve? Est-ce que je suis plus proche des nuages ou des maisons? Quelle est la largeur de la rivière? Combien de maisons y a-t-il en bas? et combien d'arbres? Combien de pas j'ai fait pour me rendre ici à partir de mon auto?
Saisir les occasions de faire des maths dans le monde,
et accepter que les réponses ne sont pas si importantes!